Musique monoinstrumentale, 2020
Capture d'image de la reconstitution sonore et musicale sur logiciel avec superposition de motifs.

Musique monoinstrumentale, 2020

Une composition sonore née d’un enregistrement brut de violoncelle, où rien n’est coupé : grincements, frottements, silences. Une « non-musique » recomposée numériquement, entre bruit et mélodie, pour faire exister ce que la musique classique tend à effacer.

Et si l’on ne triait plus ? Si on laissait chaque son exister, même ceux qui glissent hors-champ, hors-portée ?
Ce projet part d’un accordage, d’un instant en amont de la musique — là où le corps ajuste, prépare, s’essaye en silence. L’archet grince, les vis se dévissent, les doigts tâtent le manche… tout est là, matière brute d’un prélude que personne n’écoute.
J’ai choisi de ne rien jeter. De composer à partir de cette “non-musique”, d’en faire une matière première, un terrain de jeu sonore.
C’est une cartographie d’instants effacés par la norme musicale classique que je restitue avec ses frictions, ses textures, ses accidents. Une fiction microscopique où chaque geste résonne, où la matière du son prime sur la justesse, où la retouche numérique prolonge l’organique. Une pièce fragile et tendue, à la lisière du confort d’écoute, où l’instrument devient témoin de sa propre déconstruction.
Entre bruitage et mélodie, mon violoncelle devient prétexte à autre chose : une tension, un écho, un paysage sonore qui se refuse à la pureté.