Syllogismes encombrants pour commentaire déplacé, 2019

Ce projet est une édition de « faux syllogismes » — des raisonnements en trois temps qui respectent les formes classiques de la logique déductive, tout en en sabotant la cohérence à l’étape finale. On part d’un fait ou d’une croyance répandue, on déroule un raisonnement qui semble tenir debout… jusqu’à ce que ça coince. L’effet de glissement est subtil, parfois absurde, parfois politique, parfois simplement joyeusement bête.

Pensée comme une série typographique entre le pamphlet silencieux et le manifeste poético-déglingué, l’édition fait dialoguer des affirmations d’apparence sérieuse avec des conclusions volontairement bancales — dans un format sobre, frontal, presque didactique. Le langage y est retourné contre lui-même : il performe la vérité autant qu’il la tord.

Qu’il s’agisse de voter depuis son canapé, d’acheter des cure-dents pour s’enrichir ou de revendiquer la coiffure comme programme politique, chaque syllogisme est une petite machine à dérégler la pensée toute faite. Une critique déguisée en plaisanterie logique. Une esthétique de la contradiction volontaire, qui donne au raisonnement un rôle performatif : non pas pour produire du vrai, mais pour faire dérailler doucement les évidences.

En somme, une édition pour celles et ceux qui aiment quand les raccourcis logiques s’étirent en poésie involontaire, quand le mot d’esprit cache une micro-polémique, et quand l'humour devient un outil d’analyse (mal) ajustée du réel.